ça bouge à Maripasoula

depuis le 11 septembre 2019, soit depuis plus d’un mois, la décharge publique de Maripasoula, située dans la ville et au-dessus d’une crique, brûle.

L’intervention réalisée du 18 au 28 septembre a limité les fumées qui se dégagent de déchets accumulés sans aucun tri depuis des années (piles, batteries, électroménager, produits chimiques…). Cependant le dégagement de fumée perdure : le matin et le soir surtout, un brouillard odorant dû à l’incendie et particulièrement incommodant se répand toujours dans le bourg. La pollution aérienne et environnementale, quelle qu’en soit la nature exacte, se poursuit et touche à des degrés divers l’ensemble de la population (irritations des voies aériennes supérieures, irritations oculaires, maux de tête, insomnies, fermetures ponctuelles d’établissements scolaires).

Aucune évaluation précise de la pollution n’a été menée, pas plus que celle de son éventuel impact. Seul un communiqué de l’Agence régionale de santé de Guyane, diffusé le 24 septembre, signale la toxicité des fumées et recommande la mise en place de diverses restrictions.

Les pouvoirs publics ne semblent plus intervenir activement sur le site de l’incendie depuis le 28 septembre. Une réunion s’est tenue à Paris le 7 octobre, rassemblant autour de Madame la Ministre des Outre-Mers divers acteurs de la gestion des déchets dans les communes du fleuve Maroni. Les orientations issues de cette réunion ne sont pas encore publiquement communiquées.

La décharge de Maripasoula a été reconnue illégale par l’Union européenne en 2007 ; l’existence fréquemment évoquée d’une nouvelle décharge reste floue. La mise en place du tri des déchets n’a toujours pas été réalisée. La dilution des responsabilités gêne les citoyens dans leur accès à l’information.

Il ne s’agit pas de quêter de nouvelles subventions dont l’emploi pourrait être hasardeux, mais nous demandons aux acteurs concernés :

– de prendre leurs responsabilités et la mesure de la situation ;

– d’intervenir efficacement dans l’extinction de l’incendie ;

– d’établir une nouvelle gestion sûre et aussi durable que possible des déchets de la commune (nouvelle décharge, tri sélectif…) ;

– d’informer de façon satisfaisante la population (analyse des polluants répandus et de leurs éventuels impacts, projets mis en place, freins éventuels…).

Nous espérons enfin que la gestion des déchets à l’échelle de la Guyane entière saura connaître une évolution positive au cours des toutes prochaines années.


Vous remerciant de l’attention que vous nous portez, nous vous prions de croire, Mesdames les Ministres, Monsieur le Préfet, Messieurs les Présidents, Madame la Présidente, Monsieur le Maire, à nos sentiments respectueux.